Les paquebots transatlantiques

A partir de 1864, les paquebots traversent l’océan Atlantique du port du Havre ou de Cherbourg à celui de New York. Grâce aux innovations telles que la machine à vapeur, la coque d’acier et l’hélice, la traversée s’effectue en quatorze jours puis quatre jours en 1935.

Ces paquebots de ligne acheminent le courrier postal et assurent aussi bien le voyage de familles fortunées que d’émigrants en quête d’une vie meilleure. La traversée pour ces 3e classe était difficile. L’historien, Antoine Resche rapporte les témoignages de journalistes américains embarqués à bord : “Le résultat est effroyable : odeurs insoutenables (certains investigateurs ne tiennent pas une journée avant de demander à passer en première classe), locaux jamais nettoyés, nourriture de qualité déplorable (et souvent souillée), promiscuité, vols et parfois agressions.”

Au cours des années vingt, les Etats-Unis renforcent sa politique migratoire en imposant une limite du nombre d’immigrants par pays. Les compagnies transatlantiques tentent alors de séduire une clientèle bourgeoise. Les paquebots deviennent plus luxueux tels que le Paris, l’Île-de-France ou le France II, décorés dans un style Art Nouveau. On propose à leurs bords des menus gastronomiques français et de l’alcool attirant une clientèle américaine soumise à la Prohibition. Mais la concurrence britannique, allemande ou italienne est rude. Après la Seconde Guerre mondiale, ces compagnies transatlantiques sont en situation de faiblesse, de nombreux paquebots réquisitionnés ont été détruits. Aussi, faute de rentabilité face à la croissance du transport aérien, les compagnies maritimes suppriment ou diminuent les lignes transocéaniques au cours des années soixante-dix.

RESCHE Antoine. La traversée des migrants européens à destination des États-Unis (1880-1925), Encyclopédie d'histoire numérique de l'Europe [en ligne], ISSN 2677-6588 André Massanes. Histoire des paquebots reliant la France aux Etats-Unis, Riqueti éditions, 2017, 108 p.