Zoom, Le paquebot "Normandie"

Construit par les Chantiers de Penhoët à Saint-Nazaire en 1931, le paquebot “Normandie” est l’un des fleurons de la Compagnie Générale Transatlantique. Le "Normandie", avec ses 300 mètres de long et ses 36 mètres de large, est alors le plus grand paquebot du monde. Son tout nouveau compas gyroscopique et l'ancêtre des radars, faisait de lui une merveille de technologie. Son luxe étincelait grâce à son ornementation très "Art Déco" auxquels ont participé des artistes tels que les décorateurs Pierre Patout, Henri Pacon, Jean Dunan, ou le sculpteur Georges Saupique.

Le 23 mai 1935, le voyage inaugural de “Normandie” est entouré d’un grand prestige car sa première traversée lui permet de gagner le ruban bleu (le seul paquebot français à l’avoir obtenu) comme navire le plus rapide du monde (30 nœuds). Lors de son retour au Havre, il est très attendu. Une foule est amassée sur les quais, une escorte de remorqueurs, voiliers, bateaux pompe l’accompagnent à l’entrée du port. Ces derniers semblent si petits près du paquebot, faisant ressortir le gigantisme de cette “ville flottante”. A son bord se trouvent des commandants, officiers, médecins, infirmières, 30 électriciens, 9 coiffeurs, 16 musiciens, 187 cuisiniers et leurs aides, 9 bouchers, près de 628 garçons de cabines : un nombre considérable de personnes au service de 2 000 passagers. Pour chaque voyage, le navire emporte 70 000 œufs, 7 000 poulets…16 000 kilos de viande, 24 000 litres de vin. La boulangerie est équipée de deux fours pouvant faire 180 pains en une seule fois. Le fourneau électrique de la cuisine possède 30 foyers, 32 fours et mesure 17 mètres de long.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, “Normandie” est désarmé et reste dans le port de New-York. Les Etats-Unis le réquisitionnent et le renomment “USS Lafayette”, servant ainsi à transporter les troupes rapides. Le 9 Février 1942, la ville est sous le siège des sous-marins allemands. Le paquebot prend feu, les bateaux-pompes entrent en action, ”Normandie” prend de la gîte et coule par la surcharge d’eau des pompiers, l’enquête officielle conclut à un accident pour cause de négligence lors de travaux. Mais un doute subsiste sur un possible attentat.