
Programme national de numérisation et de valorisation des contenus culturels porté par le Ministère de la Culture et mis en oeuvre par la DRAC de Normandie
Il est un lieu commun qui veut qu’aujourd’hui tout un chacun puisse devenir "filmeur" grâce aux nouvelles technologies numériques. C’est oublier que dès le début des années 20, Pathé commercialise le 9,5 mm, comme Kodak le fera avec le 8 mm en 1932, ce qui permet à chacun de devenir cinéaste, moyennant l’achat d’une petite caméra.
Ces "focus" ont pour vocation de mettre en valeur le patrimoine de l’image d’archive amateur. Mais qu’est ce qu’une image d’archive amateur ? Quelle est sa spécificité ?
Factuellement, et dans le cadre qui nous intéresse ici, il s’agit de la reproduction d’un sujet, d’une scène, par le film ou la photographie. La particularité de cette production est d’être réalisée dans un cadre non professionnel, par une personne qui aime la photographie ou le cinéma et en possède une assez bonne connaissance pour en utiliser les techniques. Ces images, avec le temps, prennent une valeur de témoignage et deviennent des documents historiques concernant l’histoire d’une personne, d’une famille, et par extension d’une collectivité. Le cinéma amateur représente de fait une pratique culturelle depuis plus d’un siècle.
Mais toute image, même amatrice, est mise en scène : chaque photographie, chaque plan fait l’objet d’un choix plus ou moins conscient de la part du "filmeur" : le cadre choisi, la longueur du plan, l'éventuel montage etc…
Comme toute image, l’archive filmée n’est donc pas un reflet fidèle de la réalité mais sa représentation par le biais du regard, du point de vue, de celui qui la produit (appartenant à une culture, un temps historique, une histoire personnelle...) dans un cadre particulier (films de famille, clubs cinématographiques, syndicats, écoles, paroisses, etc...).
La connaissance de ce patrimoine porte donc en elle une richesse aux enjeux multiples : quel sens peut on donner aujourd’hui à ces images, que nous disent-elles de notre passé, peuvent-elles nous permettre d’appréhender autrement notre histoire ?